Introduction et la première partie du développement du commentaire sur Le dormeur du val
Etienne
introduction et la première partie complète du développement du commentaire du poème « Le dormeur du val » Le dormeur du Val C’est un trou de verdure où chante une rivière Accrochant follement aux herbes des haillons D’argent ; où le soleil, de la montagne fière, Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons. Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où la lumière pleut. Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme : Nature, berce-le chaudement : il a froid. Les parfums ne font pas frissonner sa narine ; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. Octobre 1870. Arthur Rimbaud, Poésies, 1872 C’est en 1870, au terme d’une année marquée par le conflit entre la France et la Prusse, qu’Arthur Rimbaud écrit « Le dormeur du val ». Ce sonnet, extrait du recueil Poésies, présente le tableau d’un jeune soldat mort dans des circonstances inconnues. S’inspirant des événements contemporains, le jeune poète n’y fait pourtant pas explicitement référence, et invite le lecteur à une réflexion plus générale sur la guerre.