Rude Samedi pour Angèle
Marie Desplechin
Il est dix heures et Maman n'a toujours pas bougé de son lit. Elle a téléphoné, et puis elle a dit : « Je suis fatiguée, je n'ai pas beaucoup de courage. » Angèle ne sait pas pourquoi sa maman reste cachée sous sa couette, aussi muette qu'une momie, avec un air de plus en plus triste. Ce qu'elle sait, c'est qu'il n'y a pas d'école ce matin et qu'elle a envie de s'amuser, d'aller dehors même s'il pleut, et surtout envie que sa maman rigole. « Ce n'est pas si simple » répond Maman. « Il faudrait un petit miracle pour que ça s'arrange ». Angèle se met aussitôt au travail et on ne peut pas dire que les idées lui manquent… Mais il arrive parfois qu'on ait un petit miracle, là, juste sous son nez, et qu'on ne le voit même pas.