Un loup dans la vitre
Philippe De Boissy
La nouvelle vole de bouche en bouche, de maison en maison, de village en village : le loup est de retour en France !
Un grand chien gris au galop, sur le bord d'une combe, face au vent d'Est, la queue bien dans la ligne de l'échine... C'est un loup ! La nouvelle vole de bouche en bouche, de maison en maison, de village en village, jusqu'à la Préfecture. Un loup, énorme, en France ! Qui a relevé les empreintes ? Qui a vu la trace ? On se réunit de ferme en ferme jusquà la Mairie, et on vote la mort ! Paix aux brebis ! Et voilà qu'un groupe de jeunes et de parents se mêlent de l'affaire. Complotent. S'organisent. Capturent enfin le fauve par la ruse et le sauvent de l'exécution. Mais comment ?
Un loup dans la vitre offre une histoire de loup, certes, mais pas seulement : on retrouvera avec ce livre toute la poésie de Philippe de Boissy (lire la tendre description de la louve menacée) ; mais aussi une belle évocation de la vie montagnarde et de l'environnement régional. Mais à travers cette histoire de loup, on sera encore confronté à la représentation des autorités territoriales et à l'impact des pressions populaires sur les autorités, ou comment la mairie et l'opinion populaire se confrontent à un groupe de réfractaires écologistes et à l'église...
Un récit riche, poétique et tendre, ancré dans la réalité d'un village de montagne.
A travers ce récit riche, poétique et tendre, plongez dans une histoire de loup mais découvrez également une belle évocation de la vie montagnarde et de l'environnement régional.
EXTRAIT
La discussion fut lancée par le garde-chasse, qui sortit de ses poches trois moulages de traces, des photos qu’il avait prises, et une carte locale qu’il avait dressée au crayon sur une feuille de Canson ivoire, où figurait en hachures rouges la zone infestée par la bête. Le garde-chasse n’avait qu’une conclusion : il fallait au plus tôt abattre le loup ; sans quoi, lançait-il aux chasseurs, l’index levé sous les lampes, sans quoi, adieu chevreuils, lièvres, perdrix rouges et faisans de Mongolie, sans quoi, et il regardait les paysans, adieu brebis agnelantes, veaux sous la mère, et poneys des Shetlands qui amusent tant les enfants ! Même votre âne y passera, Le Diven, même lui, vous verrez !
– S’agit-il bien d’un loup ? En êtes-vous sûr ? demanda Jacquot.
– Tout à fait, absolument, je suis formel ; ce serait même une louve !
À PROPOS DE L'AUTEUR
Écrivain, peintre et poète, Philippe de Boissy habite une ferme en Isère. Il a publié une trentaine d'ouvrages : poésies, nouvelles et romans, aux éditions Flammarion et dans des revues (NRF, Esprit, Sud…). Il a obtenu la bourse Guy Levis Mano de poésie en 1985, avec la publication de La Lampe sous le boisseau. Il a été instituteur, professeur d'anglais et animateur chargé de la littérature à la Maison de la Culture de Grenoble, où il crée des ateliers d'expressions écrites en 1972, puis des ateliers d'écriture en 1974. Il lance en 1981 le Centre de création Littéraire de Grenoble, qui éditera plusieurs ouvrages de poésie, des nouvelles et des livres d'histoire dans la série « Modestie de l'Histoire ». En 2004, il reçoit le prix de poésie Charles Vildrac de la Société des Gens de Lettres pour son recueil Jubilations du désert, aux Éditions du Jasmin. Lecteur à voix haute, il enregistre entre autres Le Silence de la mer de Vercors. Il travaille actuellement sur des contes, et un récit : L'enfant de ma tête (à paraître aux Éditions du Jasmin).